ARRIMA nouveau système d’immigration au Québec
ARRIMA, nouveau système d’immigration au Québec, a été lancé en grande pompe, sous les projecteurs digne d’un salon de l’automobile, par le Ministère de l’immigration, de la diversité et de l’intégration du Québec !
Voici donc un véhicule qui est censé amener nos futurs québécois vers leur destination.
Chrome rutilant, vernis étincelant, habitacle cossu, tableau de bord high-tech, carrosserie gracieuse, voici à quoi ressemble ARRIMA !
Les prototypes d’essai qui nous ont été annoncés il y a quelques années déjà, nous donnait une vague idée de ce qui nous attendait. Était-ce une vague réplique du modèle fédéral Entrée Express ? Comme dans le domaine de l’automobile, lorsque le design des véhicules prend une tendance arrondie, tous les modèles commencent à ressembler à des œufs.
Eh bien évidemment, ARRIMA est « désigne » sur le format de l’Entrée Express, mais avec une utilisation qui va également calquer sur le programme pilote d’immigration au Canada Atlantique et qui a fait des petits, entre-temps, dans d’autres Provinces plus difficiles, disons-le ainsi ! Le but du programme ARRIMA étant de permettre à des employeurs de pouvoir repêcher leurs candidats ; soit faire d’une pierre deux coups !
Bref, le modèle que le Québec va mettre sur les routes va être un hybride d’Entrée Express et Programme d’immigration Atlantique !
Nous avons vu que le modèle qui a été présenté est très attrayant, pourtant, ARRIMA a été annoncé déjà en août 2018 lorsque la nouvelle Loi d’immigration au Québec a été modifiée de fond en comble.
Le nouveau gouvernement CAQuiste, grâce à ses enjeux et promesses électorales, a retardé l’ouverture de ce système de sélection. Il ne faut pas oublier qu’ARRIMA n’est pas un programme d’immigration pour obtenir le CSQ mais bel et bien un système de sélection qui permet aux demandeurs de résidence permanente à destination du Québec de pouvoir être invité à présenter une demande de CSQ !
Et pour couronner le tout, cette même Loi a été modifiée tout récemment par la mise en place de la Loi 9 et qui a fait couler beaucoup d’encre dans la presse.
Voyons maintenant comment est le châssis de ce magnifique « char » ! Nos routes au Québec sont assez scabreuses et il faut avoir un sacré châssis pour parcourir ces kilomètres pour arriver à constituer un dossier d’immigration impeccable. Encore une fois, ce n’est pas parce que vous serez invité à prendre la route que vous arriverez à destination !
Le traitement de votre dossier se fera de façon rigoureuse et vous devrez fournir toute la documentation dans le format requis en temps et en lieu. Si vous n’avez pas votre permis de conduire pour ARRIMA, il est temps d’y songer sérieusement !
De même, en février prochain, la plateforme va être adaptée pour intégrer une section pour les employeurs qui cherchent des travailleurs qualifiés et résorber la pénurie de main-d’œuvre dont ils font face depuis un bon moment et qui ne finira pas de sitôt ! Ces employeurs vont être comme les concessionnaires automobiles. Ce sont eux qui vont offrir les modèles, vous pourrez choisir entre le Compact, la Décapotable, la version familiale, mais aussi le Tout-terrain.
Certes, mon billet de ce jour est écrit sur un ton humoristique. Si je suis sarcastique ? Non, car je ne vois rien de drôle et encore moins qui porterait à la moquerie. ARRIMA est censé apporter un vent nouveau et sortir notre Québec de sa léthargie en matière d’immigration. Les emplois foisonnent, les esprits se chauffent par manque de main-d’œuvre. L’immigration est une manne sérieuse à considérer, ARRIMA ne résoudra pas tout, mais sera définitivement un véhicule tout-terrain pour absorber les différents profils qui ne passent pas par le PEQ pour de multiples raisons. Mais il faudra que nous entendions le bruit de son moteur, ressentions la douceur de ses freins pour apprécier son fonctionnement. ARRIMA est à peine mis en rodage, alors, des ajustements seront prévisibles également, dont la durée de traitement d’une demande au complet entre le moment de la mise en traitement du CSQ et l’obtention de la résidence permanente au palier fédéral ! En attendant, l’employeur devra quand même procéder à recruter des travailleurs étrangers temporaires où le permis de travail reste le moyen le plus efficace à rouler au Québec ! C’est un vélo comparé à notre engin ARRIMA, mais c’est celui qui roule encore sans trop de tracas !
À bon entendeur !!!
Selin Deravedisyan-Adam CRIC