EIMT refusé, l’histoire de François
François veut porter plainte. Il souhaite porter plainte contre le Gouvernement, car sa demande d’Évaluation de l’impact sur le marché du travail ou EIMT a été refusée et son candidat ne peut donc pas obtenir son permis de travail.
En recevant la télécopie en fin d’après-midi, François ne s’attendait pas à ce que ce soit un refus qui lui soit envoyé. En lisant la lettre une deuxième fois, il n’en comprend toujours pas les raisons justifiant ce refus. Sa main gauche tremble, il sent une chaleur envahir le front et ses narines se resserrent – « Ridicule ! N’importe quoi… ».
Il marmonne… « Ce n’est pas ça du tout ! Voyons donc ! ». François a mis des heures à préparer les formulaires EIMT, rechercher les informations. Il a fait de l’affichage partout, il a mis une copie des CV même s’il n’avait aucune obligation de le faire. Il a pris soin de justifier tous les salons de recrutement auxquels il a participé tout au long de l’année. Il a également renvoyé deux fois le dossier qui lui était revenu, en s’assurant que tous les documents y étaient à chaque fois. Il ne comprend pas et il veut juste porter plainte, car l’agent n’a rien compris !
François est aveuglé par la rage ! C’est tellement injuste ! Il faut non seulement qu’il explique maintenant à son directeur que l’entreprise a reçu un refus, mais il faudra également qu’il informât le candidat de la nouvelle ; d’autant plus que celui-ci s’apprête à arriver au Québec dans les prochaines semaines.
Dans quels beaux draps s’est-il mis et comment va-t-il s’en sortir ? François ne pense qu’à sa plainte… Que faire et par quoi commencer pour déposer un dossier de plainte et obtenir gain de cause ?
EIMT refusé, aucune solution possible ?
Malheureusement, François, nous ne pouvons pas déposer une demande de reconsidération, une plainte ou sa forme apparentée auprès de quelque ministère que ce soit suite à un refus d’EIMT et du Certificat d’acceptation du Québec (CAQ) ! Voici une douche froide. Mais il faut que François sache aussi que ce refus n’est peut-être pas la faute de l’agent du Gouvernement qui a analysé la demande selon les informations qu’il lui a été transmises.
Souvent, le refus est même une décision du Ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’intégration (MIDI) qui évalue le candidat et les questions relatives à l’équité salariale ; sans rapport avec votre entreprise, mais par rapport aux emplois du même type au Québec et selon l’expérience requise. Les raisons, nous pouvons les énumérer par centaine.
François, prenez un grand verre d’eau, buvez-le ! Quoi que vous fassiez, rien n’inversera le refus d’EIMT de votre candidat. Ce qui vous paraissait juste dans votre demande était fort probablement non conforme aux critères et autres exigences des Ministères concernés.
François s’était pourtant bien informé. Il a passé ses heures de lunch, un sandwich à la main, accoudé devant son écran à lire et lire autant les pages du site de l’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) que celles de Service Canada et bien entendu celles du MIDI ! Trois ministères impliqués dans un processus qui se renvoient la balle, de page en page. C’est certain que la lecture est infinie pour les procédures de l’EIMT. Ensuite, il a appelé chaque Ministère pour vérifier des informations peu claires ou dont la compréhension pouvait facilement porter à confusion. À chaque fois, les agents lui confirmaient les informations. Comment peuvent-ils aujourd’hui lui dire le contraire ?
Et non, François ! Nous ne pouvons pas devenir Chefs et savoir cuisiner un permis de travail avec juste 4-5 formulaires et quelques phrases magiques. Chaque champ, chaque section et chaque document doit concorder et établir une ligne directrice. C’est comme si vous prépariez un bon steak, mais que vous ratiez la sauce ! Et c’est ce qui est arrivé à François ! Il avait la recette, les ingrédients, mais pas ce coup de main sur lequel le Chef a bâti sa réputation à force de préparer des steaks et des sauces !
Depuis le 28 août 2017, de nouvelles exigences, au niveau de l’affichage, sont mises en place et applicables pour toute nouvelle demande d’EIMT. Attention, il y a des variantes majeures pour les postes à haut salaires et bas salaires. Vous voulez savoir lesquelles ? Prenez-vous un sandwich et accoudez-vous devant votre écran et lisez ou, contactez-nous et nous vous donnerons un bon coup de main !
François, si vous voulez re-déposer votre demande, et, on s’entend que c’est la seule façon pour vous de pouvoir obtenir les autorisations pour votre candidat, vous devrez revoir entièrement votre campagne d’affichage pour être conforme aux nouvelles règles et rectifier le tir par rapport à vos erreurs lors de votre précédente demande d’EIMT.
Ou peut-être trouverez-vous vous-même un candidat sur place, qui sera Canadien ou résident permanent ! (même si le taux de chômage est très bas…)
François a compris qu’en voulant bien faire, il s’était trompé. Son employeur a également compris que chaque personne a une compétence et que celle de François était, avant tout, de recruter et non pas de faire les papiers !
Quant au candidat, il prend son mal en patience. Il est jeune, c’est un Français. Oups ! François ne s’est pas rendu compte qu’il aurait pu miser sur le Programme de Mobilité Internationale qui lui aurait permis, avec de plus grandes probabilités, de régler tout ceci sans avoir à faire d’EIMT et CAQ…
NB : Bien entendu, ce « NB » est ma conclusion…. Si François nous avait contactés, nous aurions pu nous occuper de toute sa procédure et ainsi lui éviter les déceptions. Nous ne pouvons jamais prévoir un refus, mais notre travail est de nous assurer de la conformité des procédures et surtout d’éviter de faire perdre du temps aux employeurs en leur permettant de rester réaliste et luncher avec plus de plaisir que de lire des pages et des pages de sites où tout se transforme en latin !
À bon entendeur…
Selin Deravedisyan-Adam CRIC