Politiques d’immigration et économie québécoise
Le premier ministre du Québec, François Legault, a récemment ravivé le débat sur l’immigration en évoquant la possibilité d’un référendum sectoriel sur les politiques d’immigration. Cette déclaration intervient dans un contexte où les débats politiques se concentrent davantage sur l’immigration temporaire.
Focus sur l’immigration temporaire
Alors que les discussions portaient autrefois sur l’immigration permanente et le nombre de certificats de sélection du Québec (CSQ) accordés, les projecteurs se sont désormais tournés vers les immigrants temporaires.
Défi des demandeurs d’asile et qualifications
Cependant, la goutte qui a fait déborder le vase est le volume de demandeurs d’asile qui sont automatiquement considérés comme temporaires. Bien que certains réfugiés puissent occuper des postes en pénurie de main-d’œuvre, la question de leur qualification pour ces postes demeure.
Un réfugié qui a étudié en histoire de l’art ou qui est cuisinier ne peut pas automatiquement occuper un poste de soudeur ou d’informaticien, à moins qu’il ne suive une formation et intègre un processus d’apprentissage. Dans ce cas, cette personne ne sera pas en mesure de travailler sur des soudures ou de procéder à de la programmation en cybersécurité du jour au lendemain.
Réalité économique et attentes futures
La position actuelle du Québec met l’accent sur les travailleurs temporaires, alors qu’ils sont essentiels au bon fonctionnement des entreprises québécoises.
Le ralentissement économique observé au cours des 3 à 4 derniers mois ne découle pas uniquement d’une surpopulation de travailleurs étrangers, mais plutôt d’un repli économique causé par divers facteurs.
Cependant, cette situation ne fait que signaler une reprise économique encore plus vigoureuse à venir. En conséquence, les employeurs sont actuellement réticents à recruter, préférant maintenir leurs travailleurs locaux et temporaires en attente, tout en anticipant une augmentation des commandes pour l’année 2025.
Pouvoir de sélection et critères linguistiques
De plus, le Québec détient déjà un véritable pouvoir en matière de sélection des candidats pour l’immigration temporaire, notamment il peut imposer à tout moment des critères linguistiques ou des formations obligatoires. S’il n’est pas convaincu par le profil d’un candidat, il peut lui refuser l’immigration et ce même si la catégorie de son emploi (CNP) le rend admissible à l’immigration.
Alors pourquoi faire tout un film autour des temporaires ? Ceci est principalement dû à des raisons politiques, car sur le terrain, nous vivons une réalité bien différente.
Appel à la cohérence et à l’authenticité
En conclusion, si le Québec souhaite réellement réduire le nombre de travailleurs étrangers temporaires, il devrait cesser de tenir un double discours.
D’une part, il exprime son désir de réduction, mais d’autre part, il finance des campagnes de recrutement à l’international qui se multiplient d’années en années, tout en développant des réseaux considérables pour accompagner les employeurs dans leur recrutement à l’étranger.
Dans ce contexte, davantage de cohérence et d’authenticité permettraient à chacun de mieux comprendre leurs véritables intentions, de mettre les efforts à la bonne place et surtout, de soutenir l’économie de la province en envoyant les bons signaux à toute la population.
Quant au mot référendum au Québec, cela a une toute autre signification et pas véritablement lié à l’immigration, du moins dans l’esprit des gens.